Hmmm…. J’ai bien eu raison de goûter ce goulasch au paprika, c’est vrai qu’il était vraiment bon. Délicieux, devais-je dire !! Parfumé, savoureux, fondant dans la bouche, je serais bien incapable de vous dire quelle viande c’était, mais là, au milieu de la rivière, je m’en contrefoue ! Je suis si bien. L’air est épais en cette après midi de printemps, le ciel à peine couvert est strié par le passages d’énormes éphémères, grosses comme des hirondelles. Tout autour de moi, des farios mahousses semblent jaillirent du fond de la rivière et dans un grand « clap » font disparaître les énormes insectes qui s’attardent trop sur l’eau. Je suis au paradis. Au frais au milieu de la rivière, je n’ai qu’à choisir le gobage, pour faire partie de cette belle mécanique !  Ho….mais …qu’est ce qui m’arrive… pouhaaaaaaa…. quelle odeur… heureusement je suis seul, j’en rie un peu, je me dis que j’ai de la chance d’avoir des waders respirants…mais que je risque de tuer tous les insectes à la ronde si ça continue comme ça… à peine ai-je eu cette pensée, que mon front commence à perler, que je sens un frisson me parcourir, qu’une terrible crampe vient me terrasser, là, au meilleur moment… Je lutte, je ne peux quand même sortir de la rivière alors que je risque de réaliser un des plus beau coup de canne de ma vie ! Et où aller ? Comment faire ? De toutes façons, je n’ai pas de papier, et il n’y a que des ronces et des sapins… Satané Miroslav… il en avait de bonnes en disant « Ziril, reprend goulasch, goulasch bon pour Mouching… » Et voilà, je casse le coup en me précipitant hors de l’eau, je vois les truites partir comme des torpilles dans toutes les directions…, à peine sur la berge, je laisse ma canne, je marche pratiquement assis sur mes talons, enlevant mes waders tout en avançant dans les ronces, mon ventre hulule comme une chouette printanière… pourvu qu’il n’y ait pas d’ours derrière ce buisson.

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