A 14 ans, mon succès au BEPC avait été récompensé par un billet « interail », césame qui me permettrait de partir à la découverte du monde… enfin presque, ce truc (je ne sais pas si ça existe toujours) permettait de voyager en train dans toute l’Europe gratuitement pendant un mois ! C’est donc ainsi qu’avec deux potes de classe, j’ai enfourné un ultra léger dans mon sac à dos, une boîte de mepps et en avant pour la Scandinavie… En fait, on a laissé nos rêves d’ados boutonneux sur le quai de la gare de Stockholm et nous avons mis cap illico vers la Laponie, et c’est ainsi que j’ai été frappé par ce virus qui me ronge encore aujourd’hui. Le virus du voyage de pêche ! Ha, que je souffre ! Que cette torture est cruelle. Que cela me ronge. Je suis là, dans le silence dominical des bureaux du Mouching et je regarde en boucle ce film qui ne me donne qu’une envie, tout plaquer ! Arrêter de vous raconter des idiotie tous les jours pour une poignée de queues de cerises. Non, je veux pêcher, je veux ces voyages de pêche, je veux sans contraintes être enfant à nouveau, je veux chanter et danser avec mes amis, je veux dormir sous les étoiles, bercé par le vent dans les palmes, je veux sentir le froid me piquer le visage, la chaleur tropicale me brûler, je veux entendre les moulinets, voir les poissons danser, je veux sentir dans mes mains glisser la peau des truites que je remets à l’eau. Je veux sentir la fatigue d’avoir remonté les rivières, je veux le poisson grillé à l’écorce de bouleau le long de la berge. JE VEUX TOUT ! Je suis pêcheur à la mouche, je suis un sauvage, j’aime courir le monde pour attraper des truites patagones, des bones vénézuéliens, des permits belizéans, des tarpons cubains, des marmorattas slovènes, des steelheads du Pacifique, des ombres de Laponie. [vimeo https://vimeo.com/38716282]