Nous venons tout juste de recevoir cette lettre émouvante.

Gilles EDELAYNE, 12 rue Sombre, RAY ( Meuse )

Cher Mouching.

Comme vous, j’aime les bêtes. Comme vous, j’aime les poissons et plus particulièrement les sardines. Pourquoi donc les sardines me demanderez-vous avec force points d’ Interrogation ?

Je ne vous apprendrai rien en vous signalant que la sardine est un poisson modeste, calme (a-t-on déjà entendu une sardine aboyer au risque d’importuner les voisins, lorsque le facteur sonne à votre porte ? Non, bien sûr !) D’une grande tendresse (qui n’a pas été réveillé le matin par un calin de sardines ne peut comprendre. ..)

Pas plus tard que mardi dernier, j’ai décidé d’en acheter un nouveau couple afin de remplacer Mimi et Hector qui étaient morts de vieillesse le mois dernier et me dirigeais hardiment vers le Super U local ou, m’avait-on dit je pourrais acquérir des sardines à des prix abordables (ma maigre retraite de contrôleurs SNCF ne permet pas des folies de sardines de haut rang.)

Lorsque je revins à mon domicile, j’ouvrais avec fébrilité cette boîte de sardines contenant mes nouveaux amis. Horreur ! Celles-ci étaient raides mortes et l’on pouvait voir sans l’ombre d’un doute que leur mort fut atroce.

Serrés comme des sardines dans leur boîte, les pauvres bêtes ne disposaient que d’un espace vital aussi réduit qu’une sauce trop cuite .Pourriez-vous vivre dans des conditions pareilles ? Je vous le demande un peu !. Les goujats qui les avaient rangés dans ces affreux cercueils huileux n’avaient même pas pris la peine de percer des trous d’aération dans le couvercle afin d’assurer une respiration élémentaire à ces animaux.La mort des pauvres bêtes fut certainement longue et pleine de souffrance. Un accident ? Non, Messieurs je vous l’affirme il s’agit bien là d’un assassinat pur et simple !

Vous dire l’état de colère et de frustration dans lequel je me trouvais alors, prendrait aisément l’espace complet d’un annuaire téléphonique de la Seine inférieure. Aussi je vous en ferai grâce.

Mais, connaissant votre probité et ayant entendu parler de vos « bras longs » dans le nouveau gouvernement, je vous serais gré d’user de cette influence pour que cesse enfin ce scandale qui ne pourrait que nuire à notre réputation de nation civilisée.

Sincèrement, votre : Gilles EDELAYNE

 

Cher lecteur assidu.

Étant actuellement très occupé à monter un dossier pour la défense des filets de maqueraux, nous nous trouvons dans l’incapacité de nous occupe plus de votre poignante histoire de sardines. Peut-être devriez vous taper aux portes bienveillantes de nos amis de Gobages.com qui, comme vous, adorent ces petites bêtes si charmantes et qu’il faut à tout prix défendre (Ah ! Que les choses étaient différentes sous l’ancien gouvernement !)