Nous venons de recevoir cette histoire de notre ami TITI. Après les corrections des fautes d’orthographe, ce texte nous a enchanté comme il vous enchantera, nous en sommes persuadé.

Il fallait s’y résoudre, tout était fermé. Pas moyen de trouver un endroit pour manger. Finalement nous nous poserons sous l’abri de l’entrée de la poste à Rocles … La production avait vraiment bien fait les choses pour ce repas improvisé en mettant les petits plats dans les grands … Ils avaient juste oublié les plats !!! 
Un sachet de chips, 4 abricots sans doute nés dans la Drôme et arrachés à leurs familles dés leur plus jeune age, le teint pâle, sans gout. Conduits de force à la Capitale en attendant la rançon ils furent relâché après un dernier voyage vers le sud dans le coffre d’un véhicule de location, toujours aussi pâles, toujours aussi fades…
Et une demie bouteille d’eau pour arroser tout ça. 
Pour ma part j’avais prévu, au cas où, un saucisson, une boite de pâté, de vrais abricots fraichement cueillis … Frugal quoi !!!

Première séance de tournage. Je m’habillais. Ils avaient pris les devants en se mettant en position sur le pont de Pied de Bœuf. J’étais en train de me débattre à enfiler mes waders quand j’entendis crier Antoine. Il venait d’apercevoir un castor sous le pont et semblait radieux. 
Je lus l’incompréhension sur son visage comme je bougonnai.
-Oui bin c’est pas avec ça qu’on va faire du poisson. Va falloir ruser pour lui passer devant sinon c’est pourri sur 100m !!!

Jamais je ne descendais là pour pêcher sous le pont. Mais entre la caméra en haut et le castor en bas, il fallait la jouer fine. Forcement ils eurent droit à ma première cascade avant le clap de début !!! Petite glissade de 5m sur les fesses agrémentée d’une belle estafilade au poignet …
Arrivé sur la berge je pris le temps de chercher la bête. Il était là, contre la pile du pont, en apnée … Je contournai au large pour ne pas l’effaroucher. La rivière était à moi.
La haut, ils étaient prêts.
-Vas y … avance … pêche … stoppe …

La communication n’était pas terrible. Le bruit du courant, l’écho du pont. Je décidai de le faire à ma façon, à l’inspiration.
Je décrochai mon premier poisson quand j’entendis crier Antoine.
-C’est bon, tu peux y aller … je suis prêt ! Reviens sous le pont.
- Tu l’as eu celle là ?
- … Quoi ?
- Non. Rien !!!

C’était pas gagné …

Si la deuxième prise me permit encore quelques montées, à partir de la quatrième je n’avais plus d’espoir …

Mais le castor était toujours là. Plusieurs fois j’avais vu quelques remous prés de la pile en me retournant et je ne pensais pas le revoir à mon retour. Pourtant arrivé à  une dizaine de mètres de lui il replongea. Je m’assis sur un rocher, tout prés, à l’observer et à attendre qu’il remonte respirer un coup. Cinq minutes plus tard il jouait toujours à Jacques Mayol !!! Je me décidai à reculer d’une douzaine de mètres pour le laisser souffler un peu. Il sortit les narines sans tarder. Antoine se décida à descendre pour filmer. Il m’obligea même à faire bouger la bête avec une grosse branche quand Hector, le castor repiqua une tête. Ni lui ni moi ne trouvère ça marrant plus longtemps.

Clap de fin, on passe à autre chose …

D’interview en prises en action de pêche, l’après midi passa rapidement … mais sans poisson !!!
-Mais pourquoi tu filme toujours de devant ? Tu fais fuir le poisson !!!
-je préfère, les images sont plus sympas …
-Ah !!! Et tu as de belles images dans la boite ??
-Excellentes …

Ça semblait être l’essentiel. Finalement ça m’allait bien aussi …
Hervé nous attendait, une bouteille à la main. Quelques mots échangés, quelque interview, quelques images encore, quelques verres aussi …

Demain serait un autre jour de pêche.