Il y a quelques jours nous est arrivée par un coursier à bicyclette (tout à fait charmant d’ailleurs !) une missive en provenance du Palais de l’Élysée, 55 rue du faubourg Saint-Honoré, 75 008 Paris, métro Champs-Élysées.

Cher Mouching.

Vous êtes pas sans avoir remarqué, la France va mal. La morosité s’est installée. Nos citoyens râlent, le chômage grandit, les mères de famille giflent leurs enfants. Plus aucun soulier d’investisseur étranger ne foule notre sol, préférant malheureusement quelques contrées hostiles, j’ai nommé : l’Allemagne et l’Angleterre (perfides comme toujours !)

Aussi, ayant eu vent de votre créativité débordante, nous vous implorons de joindre vos efforts aux nôtres afin d’amorcer un redressement qui, nous l’espérons, devrait mettre sur chaque table française le haricot de mouton, orgueil de notre culture.

Signé : (illisible)

___________________________________________________________________________

Sitôt dit, sitôt fait. Vous pensez bien, cher lecteur, que le salut de notre bel hexagone (nous adorons la géométrie !) est pour nous plus qu’un devoir ; c’est un honneur et si en plus, ça peut nous rapporter du pognon afin d’aller faire chier les poissons du bout du monde, encore mieux !

Bien installés dans nos bureaux de chez  » Moune  » célèbre cabaret de lesbiennes, et après avoir fortement célébré leur armagnac pas piqué des vers, notre conclusion est la suivante :

Puisqu’ au Mouching, les poissons sont notre première source de revenus, c’est légitimement grâce à eux que la France sera sauvée.

Vilmo, toujours jeune et fougueux, annonça la couleur avec une idée fort astucieuse qui consiste à utiliser les peaux des poissons (écailles comprises) afin d’ouvrir une usine fabricant des slips absolument imperméables. (A-t-on déjà vu des poissons prendre l’eau ? Je vous le demande un peu !)

Ces slips devraient rapidement être indispensables à nos amis les nourrissons et aux personnes du troisième âge. Finies les fuites, stop aux traces suspectes sur les pantalons.

Cyril, toujours en quête de santé publique (il ne pense qu’à ça ; c’est un saint Vincent de Paul contemporain !) eu une idée que je qualifierais d’osée et révolutionnaire qui consisterait à récupérer les tripailles des poissons, qui, malheureusement finissent dans des sacs-poubelle, et de les transformer par un fin broyage en crème antisolaire.

Après application sur le corps, cette crème attirerait sans tarder des légions de mouches qui formeraient un véritable écran contre les rayons de Phoebus. En plus, la récupération des vessies natatoires des poissons, une fois nettoyées, devrait faire d’excellentes bouées de sauvetage pour nains. (On s’occupe insuffisamment des nains, nous le pensons !)

Quant à votre serviteur, scandalisé par la nouvelle apparition sur le marché de farines animales afin de nourrir les poissons d’élevage (a-t-on déjà vu une truite raisonnable être attiré par un civet de lièvre ? Non bien sûr ! Une carpe se précipitant sur un ragoût de veau à la parisienne ? Jamais !

Par contre, vous êtes pas sans savoir que le simple fait de poser sur l’eau une mouche et immédiatement le cours d’eau est en ébullition et les poissons sautent d’une joie non feinte.

Et où trouve-t-on le plus de mouches ? La réponse est bien simple : attachées sur les rubans collants anti-mouches de nos foyers, bien sûr !

Il suffirait donc d’employer des dizaines d’ouvrières qualifiées pour délicatement ôter ces insectes de leurs pièges mortels, de les broyer en une pâte odorante et voilà…. Fini les farines animales. Des tonnes et des tonnes de repas sains, écologiques, mis à la disposition de nos poissons qui le méritent bien.

Voilà en quelques phrases notre réponse aux souhaits de la Présidence de la République.

La France mérite d’être sauvée : la France sera sauvée !

Vive la République, Vive le Mouching, Vive la France.