Le-mouching-fly-fishing-colonialeLe Père Anton Schwartz était un vieil ami d’enfance. Nous nous moquions souvent de lui en le baptisant méchamment «  Anton Noir « (Les enfants sont d’une telle cruauté !) Dans sa jeunesse, Anton avait fait les 400 coups et ses démêles avec la justice l’avaient obligés de s‘engager dans la Coloniale où il avait porté haut l’honneur de la France. Toutes nos belles colonies d’Afrique (centre et nord) d’Asie (Tonkin, Cochinchine et tutti quanti) j’en passe et des meilleurs, n’avaient aucun secrets pour mon ami. Il pouvait, des sanglots dans la voix, en parler pendant des heures. Un beau jour, il m’invita au bar de la «Mousmée» et, me raconta l’histoire qui suit: – Mon cher Flèche, je sais que tu raffoles comme moi de pêche à la mouche, passe-temps des plus instructifs, aussi , je pense que tu devrais apprécier celle qui suit, histoire qui se déroula, il y a des lustres, à mon retour de la guerre du Tonkin.calvitie copie J’étais, sur les bords du fleuve rouge, tombé follement amoureux d’une délicieuse autochtone qui portait le singulier nom de «Long – Long », magnifique spécimen local que j’avais ramené en France avec toute sa tribu, frères, soeurs, oncles, tantes et tout le fourbi. Ca faisait un sacré paquet de jaunes,tu peux me croire ! Je ne t’apprendrai rien sur la passion culinaire dévorante pour les poissons de ces peuplades. ils en consomment du soir au matin, d’énormes quantités. Et tu peux bien comprendre qu’à la vue des prix prohibitifs de ces bestioles à la fraîcheur toute relative dans nos sinistres boutiques françaises, ces pauvres asiates en pleuraient des larmes d’un poids considérables. Flèche, tu sais comme le chagrin d’autrui me fend l’âme et me donne des ressources inventives inespérées afin de rendre la vie supportable à mes semblables. Mon fond chrétien, certainement… Ce n’est un secret pour personne que les femmes de cette partie du monde possèdent une chevelure d’une finesse, d’une longueur et d’une solidité hors du commun.
Les cheveux de Long-Long étaient les plus résistants de tous ceux qu’il m’ait été donné de tester et je ne t’apprendrai rien quant à ma dextérité quasi- légendaire dans l’Art de fabriquer des mouches artificielles. Dans mon cerveau toujours en ébullition germa une idée que l’histoire qualifiera de géniale. _ Cher Anton, je suis tout ouïe.   _ Et bien voilà. En un tournemain, je montais 2000 petites mouches artificielles. Cela ne me pris que quelques heures, évidemment. Puis, je les nouais aux extrémités de 2000 cheveux de Long-Long. Ces cheveux lui descendaient jusqu’au niveau des fesses. ( la bougresse avait des fesses exemplaires, soit dit en passant !). Puis, nous allâmes au bord de la rivière dans un lieu que je savais très poissonneux. Là, je demandais à Long-Long de faire la planche, tête orientée vers le courant, laissant sa chevelure appâtée ondoyer dans les flots.. Je lui maintenais solidement les chevilles et comme s’il s’agissait d’une vulgaire canne à mouches, j’attendais la touche. Je devrais dire «  Les touches «  car 5 minutes ne s’étaient pas écoulées qu’au bout de la chevelure de la mousmée, 2000 petits poissonnets étaient capturés. Ah…la vision de ces petits poissons d’argent frétillants sur les fesses de Long-Long…Un vrai film porno-halieutique ! Nous refîmes l’opération plusieurs fois de suite et retournâmes à la maison avec plus de 50 kilos de poissons d’une fraîcheur irréprochable. Te dire la joie de toute la famille de Long-Long t’arracherait les larmes des yeux ![youtube=http://youtu.be/ToNFuxjMMtE] _Ahhh ! Mon cher Anton, ta grandeur d’âme me touche au plus profond de mon être .Là…touche…oui, par là..Et si nous allions, pour fêter ça, faire une petite virée au bordel de la rue du Pas de la Mule. Il y a une petite nouvelle épatante? _ Excellente idée, mon cher Flèche ! Allez…haut les cœurs, comme quand j’étais à à la légion étrangère de Sidi bel Abbès :  » Tiens, voilà du boudin pour les Alsaciens, les Suisses et les lorrains pour les Belges , y en a plus, etc….. »long long