Le mouching, Fly fishing,Hell in the Pacific« DAMNED ! », pensai-je presque tout haut,à la vue des touristes pataugeant dans l’eau, mon endroit de pêche secret a cessé de l’être. Allons voir un peu plus bas, derrière la courbe de la rivière. »
Le sentier qui longe les berges, après l’orage de la veille, était envahie de branches cassées, le rendant difficile comme le sont trop souvent les jeunes filles pubères.
Aussi, je décidai de le contourner vers l’intérieur des terres, chose aisée. (Je connais cet endroit comme ma poche).
Mais, ce jour-là, mon sens de l’orientation proverbiale devait être en grève illimitée car, au bout d’un quart d’heure de marche, j’étais bel et bien perdu dans ce que je croyais naïvement être « mon jardin ». Moi, le grand Flèche, paumé dans ce petit bois grand comme un hameau. C’était un comble, que dis-je…une honte !.Le mouching, fly fishing, perdu.
Et quelle ne fut pas ma surprise quand, dans une sorte de clairière, je découvris un bras inconnu de ma rivière, transformée en une sorte de dégoutant marécage. C’est certainement cette stupeur qui, chimiquement, fit que ma pauvre cervelle se mit à décoller comme un cerf-volant dont la ficelle aurait été coupée par des diablotins pervers.
Et tout d’un coup, la chaleur aidant au délire, je me trouvais transporté dans ce superbe film «HELL IN THE PACIFIQUE » à côté de TOSHIRO MIFUNE ou bien avec TOM HANKS dans «  CAST AWAY « , tous deux perdus dans les îles désertes. J’allais, si je voulais survivre à mon infortune, apprendre à faire du feu en frottant deux bouts de bois ensembles, capturer des poissons avec ma pauvre canne à mouche, dans ce marécage certainement infesté d’alligators affamés, m’attendant comme alignés à l’arrêt du bus numéro six.Le mouching, fly fishing, gator
Et puis, avoir la souplesse et la force de sauter sur le dos d’énormes dos de rhinocéros au galop, animaux sauvages qui sont légion dans les campagnes du Sud Ardèche, et leur enfoncer des épieux dans la gorge, comme Tarzan le fait couramment dans les jungles du Zambèze. Le mouching, fly fishing, TarzanM’abriter dans des grottes aux plafonds couverts de vampires assoiffés de mon sang et me couvrir de boues puantes pour me protéger des nuées de moustiques gros comme des vautours des Andes…
Assis au pied d’un grand arbre, je ruminais toutes sortes d’aventures les plus dangereuses les unes que les autres auxquels, sans aucun doute, j’allais être confronté avant d’être rescapé plusieurs années plus tard  par des explorateurs anglais portant uniformes et casques coloniaux.
J’épouserai la fille du chef, une blonde sulfureuse, je réapprendre à parler une autre langue que celle des mouettes et finirai mes jours dans un château en Écosse. ( bien triste fin ! )
C’est alors que je perçus un bruit qui me fit instantanément retourner à la réalité. Le son inimitable d’un moteur d’automobile qui pétaradait juste derrière moi, sur le chemin de RUOMS ( 07120 ) Sauvé ! Enfin libre des griffes de l’enfer vert ardéchois.
Un quart d’heure plus tard, j’étais de retour, en sécurité dans ma maison.
« Mon pauvre chéri, me dit ma femme, tu es tout pâle… Que t’est-il arrivé ? »
« Oh… rien… rien ! Juste un contretemps…de quoi écrire une petite histoire pour Le Mouching ! Tiens, je prendrais bien un double bourbon KNOB CREEK… avec deux glaçons !Le Mouching, fly fishing, Me Tarzan