Le mouching, Fly fishing, toreroLa pêche, ce jour là était d’une médiocrité affligeante. Je décidai donc de plier bagages et grimpais avec mon élégance coutumière, la petite butte où j’avais garé ma moto.
Là, était en train de pique-niquer un couple de touristes. Le mâle (fort bel homme) faisait la sieste sur un matelas gonflable dégonflé, tenant nonchalamment dans la main gauche une bouteille vide d’un alcool frelaté. (Ses ronflements couvraient presque le chant des cigales.)
La femme, était en train de minauder et se prenait en photo, habitude fâcheuse portant le nom de «selfie ». Elle faisait des moues de fausse Brigitte Bardot des années 60 et prenait des postures que son embonpoint et sa carrure de déménageur rendaient ridicule et puérile.
Je ne sais ce qui me prit à ce moment, mais je lui adressais la parole.le mouching, fly fishing, nichons
– Chère Madame, sachez que je fais actuellement une thèse de troisième cycle dont le thème est « l’élasticité des mamelles féminines » et oserais-je vous demander la permission de vous palper les nichons ?
La mégère qui, dans le passé, avait dû être championne du lancer du poids dans une équipe d’Allemagne de l’Est (en tout cas, elle me faisait penser à ça !) piqua un fard et m’abreuva d’injures.
– Espèce de salopard, mal élevé, tu vas voir de quel bois ils se chauffent, mes nichons !
Et, prestement, s’empara d’une pierre, de taille considérable qui se trouvait à ses pieds et avec une force d’Hercule me la balança au visage.
Je fis alors un écart sur la droite comme me l’avait enseigné le regretté Manolette, le grand torero, exécutant une de ses passes qui le rendit célèbre la « Manoletina «  et, le rocher atterrit avec violence sur la tête de son compagnon, tête qui cessa immédiatement ressembler à une tête mais plutôt à une pizza quatre saisons ou des débris d’ossements faisaient office de morceaux de mozzarella.Le mouching, fly fishing, mari
Plus mort que ce pauvre individu serait difficile à imaginer.
Quant à la malheureuse, elle fut tétanisée par l’événement et balbutia des phrases incompréhensibles où l’on pouvait distinguer avec difficulté les mots de « chérie… de «  Jean-François » et de… « désolé.
J’en profitais pour appeler Police-Secours sur mon portable et quelques instants après, les pandores firent leur apparition. Avec brio, j’inventais alors une histoire rocambolesque où la lanceuse de caillou tenait le rôle d’une femme jalouse, violente qui venait d’apprendre que son époux, ici écrasé, avait fait des avances à un garagiste de Montluçon. Elle l’aurait alors traité de sale inverti et lui aurait méchamment fracassé le crâne avec ce rocher sanglant.
– Quel malheur, hein…messieurs les policiers ?
Lorsque, menottée, elle pénétra dans le fourgon des flics, je m’approchais d’elle et lui demandais:
– Chère Madame, il va sans dire que vous allez passer le reste de vos jours derrière les barreaux et, avant votre incarcération, pour la postérité, j’aimerais faire une dernière photo de votre charmant minois.
Alors, la malheureuse prit une pose suggestive, remonta ses seins, lissa ses cheveux, peigna ses
sourcils, s’humecta les lèvres d’un coup de langue furtive et pris une moue, tentant de ressembler maladroitement à Gina Lollobrigida  et me fit un sourire digne d’une star de film X, juste avant que la porte du véhicule cellulaire ne se referme.
« Comme dit le proverbe : « Femme coquette d’un jour, femme coquette toujours »Le mouching, fly fishing, gina