J’étais en train de préparer la seconde partie de mon méga roadtrip de l’été, direction Norvège, quand le démon du tuning s’est emparé de moi.

Ça devait bien finir par arriver : à un âge tendre, une exposition répétée aux séductions de la Mystery Machine de Scooby-Doo laisse des séquelles. J’avais le camion, il ne restait plus qu’à y mettre de la peinture. N’étant pas trop du genre à fignoler le détail maniaque, plutôt à jouer d’un savant négligé voire à flirter avec le trash-punk à l’occasion, j’opte pour un lettrage stencil a mano, et allez : direction le parking couvert du supermarché pour bosser au sec. Si Lille n’est pas Lillehammer, c’est quand même un bon spot à temps pourri en août. Pour rendre les choses intéressante, j’avais à peine le temps pour deux couches, pendant qu’on remplissait la caisse à becquetance du camion. Ça s’est passé comme une première fois : trop rapide et un peu crade sur les bords. Heureusement que ça se rattrape à l’acétone.

Le lendemain on filait tôt vers les contrées boréales, avec les stencils bien rangés sous mon matelas. Deux jours plus tard à l’aube, au bord d’un chenal d’Amager Øst à Copenhague, j’ai une bonne heure avant que la miss émerge, je décide de faire l’autre face…

A l’heure où vous lisez ça, les couleurs du Mouching tracent la route sous le ciel de plomb du grand Nord.