FLECHEMULLER EST DE RETOUR

Pour l’anniversaire de nos 10 ans (putaingue, déjà ?), Jacques Fléchemuller reprend la plume, bande de petits veinards ! 

Hier, j’ai envoyé un e-mail à Cyril. Un beau dessin représentant Vincent Van Gogh faisant pipi dans son jardin.PISSEUR
« Très beau dessin » m’a répondu le vieux grigou. « Justement j’allais te demander de faire quelque chose pour célébrer les 30 années du Mouching. Maintenant, si tu pouvais écrire une petite histoire, ce serait très gentil. »
Tu pourrais pas demander plutôt à Benoît de Vilmorin à ma place ? Il a le temps, le bougre et moi, je dois aller promener Zoé sinon, elle va encore chier sur le tapis.
Impossible. Me répond Cyril. Vilmo est en voyage de noces en Colombie avec sa femme, tu sais… La jolie Alyette. Ah ! Dieu qu’elle est jolie la femme de Vilmorin !
Bon, je vais essayer d’écrire un truc mais je n’écris plus rien depuis des siècles. Je ne fais plus que dessiner et faire des coloriages. La dernière lettre que j’ai pondue remonte à deux ans. C’était pour menacer d’envoyer un avocat à ma sœur qui n’arrêtait pas de me réveiller en pleine nuit pour me convaincre de voter Mélenchon.
Bon qu’est-ce que je vais bien écrire ? Notre voyage à Bélize ? Je m’étais fait draguer par une dame qui avait des poils sous les bras d’une longueur exceptionnelle. 
Non. Ca ne fera pas une belle histoire.
 Pourquoi pas quand Cyril et moi moi avions payé pour pêcher dans un petit étang ardéchois bourré de truites d’élevage affamées et qu’on n’avait pas réussi à en sortir une seule. Ça, ça pourrait faire une belle histoire peut-être. Bon j’essaierai demain ou la semaine prochaine.
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(lignes de points de suspension représentant une semaine de passée.)
Cet après-midi j’en avais assez de penser ce que je pouvais bien écrire pour ce fichu anniversaire du Mouching alors, j’ai pris ma canne à pêche et je me suis rendu sur l’East River ( j’habite à Brooklyn !) pour pêcher ces fameux (dans la poêle à frire !) baby Blue Fish. Et puis, à peine j’avais balancé ma mouche au milieu des sacs plastiques et autres merveilles flottant sur la rivière qu’une jeune black, une vraie reine de beauté, tenant par la main un petit morveux, s’arrête à deux pas et me regarde avec un de ces sourires qui vous fait fondre comme des icebergs pensant au réchauffement climatique et vous fait dire des bêtises grosses comme des grosses bêtises. –
– C’est mon fiston qui aimerait bien vous voir prendre un poisson, me dit-elle.
Un bon quart d’heure se passe et toujours pas une seule touche.
– Ya plus de poissons dans cet égout ! je lui fais à la reine de beauté.
Elle répète à son fils : « Y a plus de poissons dans cet égout, qu’il dit le pêcheur.
Le gamin se met à chialer.
Voilà. Ça fait une belle histoire, non ?
– Tu te fous de ma gueule ? Fait Cyril.

C'est horrible !