Ce matin, joie, bonheur, j’ai ouvert les yeux et un ciel gris m’est apparut par la fenêtre grande ouvert. Le froid m’avait réveillé dès l’aube, fini cette canicule qui nous clouait au frais pour qu’on recule !!! J’ai descendu les escaliers en glissant avec une jambe sur la rampe, comme je le fait quand je suis de bonne humeur !

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En deux secondes et trois secondes, j’avais, dans un tourbillon, bu un café, grillé deux tartines et avalé le tout en moins de temps qu’il ne faut pour éternuer ! Et me voilà sifflotant au volant de la Mouchingmobile, les arbres défilent par le toit ouvert, il fait frais, presque froid. J’arrive enfin au bord du Lot, là où j’ai attrapé ma première truite à la mouche. j’enfile mes chaussures, j’aime sentir l’eau fraîche contre ma peau, ici l’été pas besoin de waders ou de cuissardes, des chaussettes en néoprène et des chaussures de wading suffisent, à condition de porter un short car la municipalité de Saint Côme a interdit le nudisme, tout la construction d’immeubles de plus de 19 étages et ce, depuis le conseil municipal de Septembre 2002 à la suite d’une plainte de madame Cabrole qui en avait assez de voir les campeuses et campeurs flamands (grands amateurs de nudisme) exposer leurs chaires roses devant ses fenêtres. Donc, me voilà remontant le courant en envoyant ma mouche sous les branches en essayant de provoquer une montée, sur mon espèce de truc en mouche, mariage entre un scarabée et une fourmi, censé imiter un terrestre tombé des frondaisons. Je remontait donc au frais quand tout d’un coup, une tête noire, dans un éclair, saisie ma mouche ! J’étais tellement en alerte que j’ai failli casser au ferrage ! Je laisse partir la truite en la bridant un peu pour ne pas qu’elle parte dans le courant du centre, c’est une belle fario, elle ne me fera pas des cabrioles comme ces arcs qui sont déversées par seaux entiers pour faire le bonheur des touristes (remarque, elles font également le mien…) ! Je la ramène près de moi, c’est ma première truite de la semaine, il a tellement fait chaud que je ne me sentait pas le goût de descendre à la rivière. Elle glisse sur le côté, avec douceur, je lui enlève l’hameçon, l’attrape par la queue et la réanime un peu avant de la laisser partir doucement, en ondulant comme une danseuse orientale. “Bravo, beau poisson” ! Je me retourne en me demandant d’où venait cette douce voix féminine et je tombe nez à nez avec une pêcheuse en cuissardes qui elle aussi était venu voir si les bords du Lot, par ce matin du mois d’Août serait prometteur de belles truites noires et voraces. C’est avec inquiétude que les touristes de la terrasse de chez Verdier, m’ont regardé, buvant mon café, l’air hagard, les chaussures de wadding ruisselante à mes pieds, rêvant encore à cette vision matinale qui me réjouissait tout autant que mon poisson.