[Read in English] À l’heure où nous écrivons ces lignes, tout le monde ou presque est devenu adepte du No-Kill. Certains avancent l’argument de la défense de la nature. D’autres la repopulation de nos rivières. Tout cela est bien joli, mais la raison principale est sans aucun doute le danger que représente pour la santé de nous autres humains l’absorption de ces animaux aquatiques. Combien de victimes par an, étouffées par une ou plusieurs arrêtes enfonçées profondément dans le pauvre et innocent larynx ? Plusieurs millions certainement ! (On nous en cache le nombre !) Il ne fait aucun doute que le fameux trou de la sécurité sociale pourrait être comblé si, en haut lieu, on faisait un effort pour pallier à cette catastrophe. Mais le veut-on vraiment au gouvernement ?

Il nous a semblé, au Mouching, que c’était de notre responsabilité de bons citoyens de mettre nos talents et notre intelligence au service de la santé publique. Il y a maintenant trois ans (comme le temps passe vite !) que nos scientifiques ont retroussé leurs manches et, dans nos laboratoires souterrains  des environs de Clermont-Ferrand, ont commencé leurs études en immergeant dans 2 aquariums séparés, deux truites adolescentes, Robert et Emma. L’opération proprement dite commença le 2 avril à l’aube. Après une légère piqûre sédative,  nos chercheurs ôtèrent de l’intérieur de chaque animal une arrête de leur corps fuselé. Lorsque nos poissons se réveillèrent, ils ne  se rendirent absolument pas compte  de la substitution et continuèrent à batifoler et à siffler leurs airs favoris. L’opération se renouvela pendant deux années consécutives jusqu’au moment crucial où nos amis poissons se trouvèrent complètement vidés de leurs arrêtes. Ils ne furent pas le moins du monde agacés, ce qui prouve bien que ces arrêtes ne sont pas nécessaires à la bonne santé de nos amis sous-marins comme l’affirment des prétendus scientifiques . La suite de l’expérience fuit conduite par notre cher ami Vilmo (diplômé de sciences aquatiques du lycée technique de Montélimar) qui réunit dans le même bassin Robert et Emma.

Ceux-ci ne tardèrent point à copuler furieusement comme vous et moi et, quelque temps après, donnèrent naissance à une ribambelle d’adorables petits poissonnets qui, vous l’avez deviné étaient , comme leurs parents, dépourvus de ces redoutables et inutiles arrêtes. En grande pompe et fiers de nous, nous relâchâmes ces alevins résolument modernes dans nos chers cours d’eau. Fini le No- kill , vive les Kills ! Terminé les souffrances et les morts inutiles  dont sont responsables ces maudites arrêtes. Une fois de plus, bravo le Mouching  !

Certains de nos lecteurs nous demandent avec impatience et admiration ce que nous pouvons bien mijoter encore dans nos laboratoires.  Aujourd’hui, en exclusivité, nous pouvons annoncer au monde que nos recherches se poursuivent sans relâche et que notre projet baptisé “Projet 2 en 1” nous vaudra certainement quelques prix dans le genre  Nobel. En quoi consiste-t-il ? C’est très simple : grâce à une technique que nous tenons à garder secrète pour le moment, nous serons bientôt à même de déverser dans nos cours d’eau des truites dont la partie avant (côté tête) aura une fois cuite, le goût délicat de la truite au  bleu et la partie arrière (côté queue) le goût raffiné de la truite aux amandes. Quelle avancée gastronomique considérable ! Bien sûrs chers amis, nous ne manquerons pas de vous tenir au courant prochainement de nos progrès en la matière.

As we write these lines, everyone, or almost everyone is an expert at No-Kill. Some advance the argument of “defense of nature”, others speak to the “repopulation” of the rivers. This is all very nice, but the main reason, without a doubt, is the danger to the health of us humans, when we consume these aquatic animals. Each year how many victims suffocate because one or several bones gets profoundly stuck in their poor, innocent larynx? Certainly several thousand! (We are never let in on the exact number.)

It seems to us at le Mouching, our responsibility as good citizens, to put our talent and intelligence at the service of public health. It has been three years now (how time flies!) since our scientists rolled up their sleeves and, in our subterranean laboratories near Clermont-Ferrand, started their research by immersing two adolescent trouts, Robert and Emma, in separate aquariums. Properly speaking, the operation commenced on the second of April at dawn. It unfolds like this: first a light shot of sedative, then our researchers remove from each animal’s tapering body, one bone. When our fish “come-to” they are absolutely unaware of the procedure and continue to frolic and whistle their favorite songs. The procedure is continually repeated for 2 years until the crucial moment when our friends, the fish, find themselves completely boneless. The fish are not in the least annoyed, which proves that the bones are not necessary to the good health of our under-water friends… as some so-called scientists claim.

The experiments that followed were conducted by our dear friend Vilmo (master in aquatic sciences of the Technical School of Montelimar) who joined together, in one tank, Robert and Emma. Without the slightest delay these two coupled furiously, just like you and me, and sometime later gave birth to a host of adorable little fry that, you divined correctly… like their parents were void of fearsome and useless bones. So with great pagentry and proud of ourselves, we released these young resolutely modern fish in our dear rivers. End to No-Kill, long live Kill! An end to the suffering and useless deaths caused by the cursed bones! One more time: bravo le Mouching!

Many of our readers have asked, with impatience and admiration what else we are cooking up in our laboratories. Today’s scoop: we will announce to the world that our research presses on with out pause and that the project code named “Project 2 in 1”, will certainly attract prizes on the order of Nobel. What is it? Very simple: thanks to a technic that will remain secret for now, we shall soon release into our streams, trout that one part (the front) when cooked will have the delicate flavor of “trout au bleu” and the other half (the end part) will have the refined taste of “trout aux almonds”. A considerable gastronomic achievement! Of course, dear friends, we will not fail to keep you closely informed of our research on this subject.