[READ IN ENGLISH] Je sais que je ne devrais pas faire de publicité, mais bon, cette nouvelle canne que j’avais acheté chez Cabela’s était simplement formidable pour le prix modeste que j’avais déboursé. Et ce matin-là, j’avais bien décidé de m’amuser avec dans l’Ardèche. Les gros streamers « sapin de Noël » cette canne devait certainement pouvoir les envoyer au moins jusqu’en Avignon. J’avais donc rangé mon nouveau jouet dans son tube, ficelé le tout à l’arrière de ma moto et VROOM…VROOM je me paye un démarrage  sur les chapeaux de roue qui fait voler les graviers de la cour et hurler ma chienne.

Le chemin de la rivière est digne d’un paysage à la Cézanne.  Des vignes, des vergers, des magnifiques collines pleines de lumière orange et d’ombres bleues. Un salut de la main à Roger sur son tracteur et trois mots à la Corinne, la préposée des Postes aux flamboyants cheveux rouges : « Il va encore à la pêche, la Flèche ? » qu’elle me lance de la fenêtre de son auto jaune canari. Un virage avant  le quartier de Bonnemontesse et je fonce vers la nationale, dans cette descente magnifique. Un  regard d’amour à la petite chapelle si délicieuse en face de la maison désaffectée du garde-barrière, et nous y voilà . À tous les coups, à cet endroit, c’est la môme Piaf qui me pleure dans les oreilles : « Il avait des culottes et des bottes de moto, un blouson de cuir noir avec un aigle sur le dos… ». Et puis, arrivé au carrefour de Grospierre, par acquit de conscience, je jette un oeil sur le tube de la canne à pêche. Tonnerre de bordel de merde, le bouchon a disparu. Tremblant, j’arrête la moto et constate l’étendue des dégâts. Non seulement le bouchon s’est fait la malle (et c’est de ma faute, j’aurais dû vérifier son serrage avant de partir !) mais les quatre brins de ma Cabela’s (je sais, je m’étais juré de ne pas faire de publicité ! ) ont disparu. Je vous jure, j’en aurais pleuré. Sur cette saloperie de route nationale, les brins de cette merveille n’ont aucune chance de survie. Écrabouillée, réduite en miettes, voilà la fin logique de ma nouvelle canne. Au moins, donnons-lui une sépulture décente pensais- je  en faisant lentement demi-tour en inspectant  la chaussée. Un vrai chemin de croix que ce retour.  Et là, que je meure si je mens, mais juste après le virage « Édith Piaf »… trois brins de ma canne sont là, INTACTS au milieu de la nationale et le scion,  intact lui aussi dans le bas fossé. Je sais, quitte à me répéter, je ne devrais pas faire de publicité mais là, que voulez-vous, il m’est impossible de ne pas affirmer que les cannes Cabela’s, c’est tout bonnement magique.

I know that I shouldn’t boast, but never mind, The new rod that I bought at Cabela’s is awesome considering the modest price that I paid. On one particular morning I decided to have some fun with it on the Ardeche river.  With big streamers like the « Christmas Tree » (« Sapin de Noel ») the rod would surely cast them all the way to Avignon. So I packed my new toy into the tube that I have tied to my motorcycle and VROOM…VROOM… I put the pedal to the metal and skidded off making the gravel in the courtyard fly and the dog howl. The road to the river is as good as a Cezanne landscape; vineyards, orchards of fruit trees, hillsides bathed in orange light and blue shadows. I salute Rogier on his tractor; have a few words with our mail carrier Corinne, who sticks her flaming red-orange head out the window of the canary yellow car and teases: « he’s going off fishing again, huh Fleche? »

Slowly, until the turn after the Bonnemontesse stables and then I roar down the magnificent « national route » and always, in my head, I hear Edith Piaf crying: « he wore black denim trousers and motorcycle boots and a black leather jacket with an eagle on the back »…  On arriving at the Grospierre intersection, to reassure myself, I glance at the tube with the fishing rod. « Oh no, shit, shit, f—, the cap is gone! » Trembling I stop the motorcycle on the shoulder to take stock of my losses. Not only is the cap gone (it’s my fault, I should have verified that it was screwed on tightly before leaving), but the 4 pieces of my Cabela’s rod (I know, I swear to never be boastful again) had disappeared. I swear, I could of cried. On this crazy « national road » the pieces of my marvelous rod didn’t have a chance of survival. Crushed, reduced to smithereens, that’s the end of my new rod. At least give it a decent burial I thought; slowly I doubled back to inspect the roadway. The return was like doing « stations of the cross ». And there, God strike me down if I’m lying, just after the « Edith Piaf » turn… 3 pieces of my rod are there, INTACT, in the middle of the road and down in the ditch is the tip of the rod. I know, I don’t stop telling myself, I must never promote products; but what do you want? It’s impossible for me not to insist that Cabela’s rods are simply magical.