Lundi matin dans nos bureaux de l’hôtel Crillon, notre réunion hebdomadaire pris soudain des allures de branle-bas de combat lorsque je sortis de la poche de ma gabardine jaune une page du New York Times datant du 2 octobre où était imprimé un article des plus alarmants.

On y faisait état d’un incident ressemblant plus à un film de science-fiction série B., venant du pays du Soleil-Levant, qu’à tout autre chose. Pour en résumer les faits, M.Anders Osterbay, responsable du groupe Oskarshamns kraftgrupp célèbre industrie nucléaire opérant en mer Baltique, a annoncé qu’un de ses réacteurs avait dû être fermé. La raison étant qu’une énorme tribu de méduses peu sociables avait pénétré par effraction dans les tubes de refroidissement du dit réacteur, bouchant tout le foutu système. ( Information rigoureusement exacte ! )

La Suède, pays ô combien ami grâce en particulier à la lascivité de leur femmes blondes, devenait rapidement l’otage de ces fichues méduses.

Et là, notre sang ne fit qu’un tour. En moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire, l’intrépide Vilmo qui voue une farouche haine des méduses (sombre histoire de famille !) , armé uniquement d’un couteau suisse et d’une boîte de mouches imitant à s’y méprendre d’innocents planctons, mets dont se délectent les redoutables méduses et de son inflexibilité (abus d’alcool ?) , prenait immédiatement un billet de train afin de se porter secours des pauvres lapones médusées.

A l’heure ou nous écrivons cette horrible histoire, nous sommes sans nouvelles de notre infortuné camarade.

« Cher Vilmo. Si par hasard tu es encore vivant et non sucé à mort par ces horribles bestioles et si tu lis ces lignes, contacte nous au plus vite avant que Cyril et moi-même ne nous partagions avec regret ton matériel de pêche et tes fiancées si peu farouches.

PS. Si tu pouvais nous ramener dans tes bagages une ou deux méduses, ce serait gentil, me souffle Cyril, qui lui, rêve de se fabriquer des slips en peau de méduse. Tu connais Cyril… »