Le titre vous intrigue, n’est ce pas ? Alors non, je ne parlerai pas d’une plateforme permettant de concevoir sa propre mouche sur le net en choisissant les matériaux et compagnie… Mais je vais vous parler de ma manière d’apprendre le montage de mouche.

Je ne sais pas vous, mais on m’a toujours répété que le moucheur s’inspirait de ce qu’il voyait dans la nature. Tout moucheur qui se respecte doit avoir une âme d’entomologiste pour pouvoir monter ses mouches à en croire certains… Une connaissance parfaite de chaque insecte, le cycle de chaque éphémère sur le bout des doigts… Je ne suis pas de cet avis. Du moins, je pense qu’aujourd’hui, nul besoin de d’observer les larves capturées dans le ruisseau de papy pour comprendre comment monter sa mouche. En écrivant ces lignes, je me rend compte que ce point de vue est abominable pour notre passion, mais il est réel. J’en suis la première victime. Je m’explique.

Ma passion pour la pêche à la mouche et le montage de ces dernières a commencé dans les magazines. En France, nous avons la chance d’avoir un nombre très important de magazines dédiés à la pêche. Je n’ai en tête qu’un seul d’entre eux qui soit dédié à la mouche : Pêche Mouche. Mes premier numéros remonte à 2006 je crois. Je me souviens d’un article passionnant la vue de la truite. Depuis, j’imagine souvent comment elle me voit quand je la relâche. Ce dernier contact avant un adieu probable. Mais il y en a eu tellement d’autres… J’aime Pêche Mouche pour les fiches de montage qu’il propose. Elles sont toujours très bien détaillées. Pas forcément utile pour tout le monde en revanche. Toujours est-il que je n’ai jamais pris de cours de montage. Mon seul prof pour débuter fut ce magazine.

Puis, avec l’arrivée du web et des réseaux sociaux, j’ai découvert la pêche aux leurres. Je vais me répéter, mais les vidéos de japonais sortant des bass à tours de bras m’ont motivé, et m’ont détourné de la mouche quelques années. Mais j’y suis revenu. Et le web est resté très présent dans ma passion.

Aujourd’hui, l’outil web est omniprésent dans ma passion. Je l’utilise pour ma veille, pour animer mon site, pour écrire sur Le Mouching, échanger avec des personnes tout autant passionnées… Je ne pourrais me passer d’internet. En ce qui concerne le montage de mouche, ça devient complètement vital. Internet est une véritable mine d’or pour trouver de nouvelles idées de mouches, pour apprendre comment utiliser tel ou tel outil, trouver des produits introuvables dans votre magasin habituel… Je dirais presque que le montage de mouche a encore plus sa place que la pêche en elle même sur le web. Monter avec en face de sois une vidéo Youtube montrant étapes par étapes comment procéder est une méthode parfaite pour apprendre vite. D’autant plus que beaucoup de monteur renommés font d’excellents tutoriels. J’ai donc décidé d’interviewer l’une de ces personnes. Il s’agit de Timo Kontio, qui a créé le site Fly Tying Archive.

Mais Fly Tying Archive est loin d’être ma seule source d’inspiration. Prenez un réseau social comme Facebook. Avec plus d’un milliard d’utilisateurs, sa communauté de moucheurs ne peut qu’être étendue ! Le nombre de groupes est assez incroyable. Que ce soit pour le montage des nymphes tchèques, ou celui des magnifiques mouches victoriennes de Stuart Hardy, vous trouverez forcément votre style favoris. Pour aller encore plus loin, prenons Pinterest. Les plus belles photos de mouches montées tout autour du monde vous donnerons envie de vous caller derrière un étau tout l’hiver. Je me vois encore rêver devant les fameuses Jock Scott. Cette mouche est parfaite. Elle semble représenter tout ce que j’aime dans le montage à la mouche. Un savoir-faire (qui disparait malheureusement), beaucoup de technique et de raffinement. Enfin, rendez-vous sur Instagram. Ce réseau social basé sur les photographies de ses utilisateurs est truffé de photos de mouches. Des mouches pour le bonefish, la truite, le brochet, le saumon… Le nombre de hashtags (mot clé caractérisé par un « # ») est incroyable ! Essayez de taper « #pikefly# dans la recherche… Pas moins de 7000 photos de gros streamers à brochet tous plus fous les uns que les autres.

Internet m’a donc appris à attacher toutes sortes de poils et plumes à mes hameçons. Il m’a aussi appris à m’y retrouver dans le million de produits différents. L’approche est peut-être moins classe, mais elle me semble être dans l’air du temps. Je pense que les personnes apprenant le montage le nez dans les livres et dans un microscope vont se faire rare, et c’est dommage. Heureusement certains clubs proposent des session d’observations de la petite faune aquatique si chère à nos truites. Foncez ! Ne ratez pas l’occasion de découvrir plus en détail ce qui à permis de créer les mouches avec lesquelles vous pêcher.