SCOF est un web-magazine de pêche à la mouche gratuit qui contient pleins de photos, de dessins, du montage… Il est à des années lumières des magazines français.

Greg: Comment est né le projet? Quel public visiez-vous (plutôt jeune ou pas du tout)?

David: Nous nous sommes rencontrés (Steve et moi) dans le magasin de pêche où je travaillais. Par la suite, nous traînions et pêchions ensemble. Les magazines numériques étaient apparus depuis quelques années seulement. J’écrivais pour plusieurs blogs et Steve avait de l’expérience dans les domaines de l’art, de la photographie et du design. Nous avions toutes les compétences requises pour créer un magazine de pêche à la mouche mais malheureusement pas d’argent. Heureusement, les coûts des formats numériques étaient ridicules par rapport à ceux des formats papiers.
Au départ, nous visions un public « régional », le sud-est des États-Unis étant toujours sous représenté dans les médias spécialisés (selon nous). Nous voulions simplement proposer quelque chose que tout le monde autour de nous pouvait apprécier. Notre contenu a tendance à être un peu plus jeune que la normale, mais Steve et moi sommes des hommes d’âge moyen avec des enfants. Du coup, ça parle aux enfants comme aux pêcheurs à la mouche expérimentés.

Qui sont les personnes qui se cachent derrière SCOF? Pouvez-vous nous faire une petite description de chacun? Vous vous connaissiez depuis le début de l’aventure ? tout le monde pêche?

Steve Seinberg est le directeur artistique et co-éditeur. Steve est dans le monde de l’art et il a eu une longue carrière. Ses œuvres ont été exposées dans des galeries et des collections partout dans le monde et aussi dans de nombreuses publications majeures. Steve a grandi en Floride, et pendant qu’il suivait les Grateful Dead à travers la campagne, il a trouvé le temps d’aller à la pêche. Steve et moi, on sait rencontrés à Asheville en Caroline du Nord, mais il a abandonné la truite pour le tarpon et est retourné en Floride avec sa famille.

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Je suis David Grossman, je suis le rédacteur et le coéditeur. J’ai grandi en Caroline du Nord et j’ai passé beaucoup de temps dans les Rocheuses. Je pêche depuis que je suis gamin, mais la pêche à la mouche est devenue une obsession au lycée. Mon parcours professionnel se situe dans le monde de l’immobilier mais j’ai aussi travaillé dans des magasins et j’ai fait des guidages dans des rivières locales à différentes périodes au cours de ces 20 dernières années. Actuellement, je passe beaucoup de temps avec mes deux jeunes enfants et j’arrive à avoir suffisamment de temps pour aller au bord de l’eau afin de ne pas me retrouver à chialer dans mon coin.
Bien que Steve et moi soyons les fondateurs, nous avons aidé et avons été aidé par beaucoup de contributeurs vidéastes, photographes, écrivains et de stagiaires au fil des années. Une reconnaissance spéciale doit être accordée à mon épouse Lindsey qui corrige tous les numéros. C’est la seule raison pour laquelle ils sont grammaticalement exacts depuis tout ce temps.

Comment trouvez-vous des nouveaux contributeurs ? C’est eux qui viennent vous voir ou c’est vous qui allez les chercher ?

Alors nous avons trouvé des nouveaux contributeurs par le biais d’annonces et d’autres par nos rencontres avec eux dans le sud. Nous sommes un peu devenus un incubateur pour les nouveaux écrivains. Nous avons également eu la chance d’attirer des écrivains plus confirmés en leur promettant de publier tout ce que leur esprit pourrait imaginer, quelle que soit la nature de l’histoire. Bien écrire, c’est bien écrire.

Comment a été reçu la première parution de SCOF dans le milieu de la pêche à la mouche ?

Mieux que ce que nous ne l’avions imaginé. Les gens le lisent réellement. Depuis le début, notre philosophie a été de proposer du contenu que nous apprécions avant tout. C’était un peu illusoire de penser que quelqu’un d’autre aimerait. Surtout compte tenu du fait que le ton était très différent par rapport aux autres médias de pêche à la mouche de l’époque. Depuis, nous avons été agréablement surpris par la sortie de chaque numéro.

Comment est fait un numéro? Combien de temps cela prend?

L’écriture est facile, une fois que tu as déterminé ce que tu vas écrire. Arriver à ce point me ressemble, je suis assis devant un écran vide pendant une très longue période. La plupart de notre contenu est produit entre chaque numéro, car nous ne mettons pas beaucoup d’histoires « dans les tuyaux » pour une utilisation future. La pression de la « deadline » est cruciale pour me bouger le cul et taper sur mon clavier. Généralement, nous utilisons entièrement les trois mois pour mettre de l’ordre dans le contenu d’un numéro.

Je pense que les images sont vraiment très belles. Du coup, il y a plus de photos que de textes, pourquoi ?

Aujourd’hui, l’attention de la plupart des gens est plus courte que le temps qu’il m’a fallu pour écrire cette phrase. A mon avis, la masse de contenu disponible pour tout le monde dicte le paysage médiatique. J’ai toujours aimé lire (c’est probablement pour ça que je suis devenu écrivain), mais je commence à me sentir comme une espèce en voie de disparition. Avec nos lecteurs majoritairement jeunes, nous avons toujours pensé que nous pourrions avoir plus d’attraction en privilégiant l’aspect visuel du magazine. En disant cela, je pense quand même que tout le monde devrait lire d’avantage, en particulier ce que j’écris.

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Vous avez de nombreuses marques partenaires, leur aide est importante pour vous?

Puisque le magazine est gratuit, 80% de notre budget est constitué de revenus publicitaires. Sans nos sponsors et nos annonceurs, le magazine ne pourrait pas exister. Nos femmes ne nous laisseraient jamais partir de la maison si nous ne ramenons pas d’argent. Nous avons eu également beaucoup de
chance que la plupart des principaux acteurs du secteur aient accepté de donner des chèques, à deux idiots comme nous.

Avez-vous de nouveaux projets pour SCOF?

Nous entrons dans notre neuvième année assez étonnamment. Pour nos dix ans, nous aimerions publier trois volumes avec le meilleur du SCOF, les volumes du début, du milieu et de la fin des années. Nous avons pensé que ce serait bien de voir nos publications imprimées après toutes ces années, et il serait également agréable pour nos lecteurs d’obtenir une copie physique du meilleur contenu du magazine à avoir pour leurs collections. L’année prochaine, nous allons essayer de trouver un éditeur et de faire fonctionner les presses. En dehors de cela, nous allons simplement essayer de continuer à publier le contenu le plus unique du milieu de la pêche à la mouche. Oh oui, et pêcher plus.

Merci beaucoup et vivement l’édition papier !!