En 1991, Elmer Food Beat chantait « le plastique c’est fantastique » afin d’inciter les gens à se servir des préservatifs. Presque 30 ans plus tard, ils reviennent avec une reprise de leur propre tube pour un autre combat, le plastique dans les océans et ce n’est pas Nikolaj Korsholm qui va me contredire. #plasticinthebasket en interview pour Le Mouching.

Salut Nikolaj, je suis enchanté de faire ton interview et de te donner l’occasion de parler du mouvement #plasticinthebasket. Mais avant cela, peux-tu te présenter, s’il te plaît.

Bonjour, je m’appelle Nikolaj Korsholm et j’ai 30 ans. Je vis à Copenhague, mais je suis originaire de la campagne, où la seule chose que vous pouvez faire est de chasser, pêcher et regarder les couchers de soleil près de l’océan. Je fais les trois. Dans ma vie quotidienne, je travaille avec #plasticinthebasket comme passe-temps et sinon je bosse dans le marketing.

Et la pêche dans tous ça, qu’est-ce qui t’as motivé à prendre une canne entre les mains ?

Ma famille a toujours été attirée par la nature. Tout le monde chassait, mais j’ai décidé de prendre une canne à pêche à la place. Mon modèle était un jeune pêcheur qui parcourait le monde, du coup je regardais des photos, j’entendais des histoires et, avant de le savoir, je marchais sur ses traces et je parcourais le monde avec ma canne à pêche.

Tu dis : « Mon modèle était un jeune pêcheur à la ligne, qui voyageait dans le monde ». Qui est-il?

Ce gars est Jakob Sørensen. Il travaille maintenant avec Geoff Anderson et il travaillait à l’époque au même endroit que mon père travaillait (ministère des Pêches). Il m’a beaucoup inspiré et m’a aussi emmené pêcher.

Quand as-tu commencé à ramasser les déchets plastiques et lancer #plasticinthebasket ? Quelle a été ta motivation ?

Ça a commencé sur Session Bornholm. Session Bornholm est un événement qui rassemble des pêcheurs à la mouche. En revenant d’un long voyage, je marchais avec mon pote et j’ai vu les déchets sur la plage.DSC_9758

Avec moi, j’avais un panier de lancer sur la hanche. J’ai commencé à ramasser ces ordures, mais après 1-2 min, mon panier était plein et j’avais l’impression de n’avoir enlevé qu’une goutte dans l’océan. Je me suis rendu compte que j’avais besoin d’aide, alors j’ai trouvé ce genre de cri stupide #plasticinthebasket et je l’ai mis sur mon compte Instagram.

Comment ton entourage a réagi ? Est-ce que tu as été rejoint par d’autres personnes ? Avez-vous des soutiens extérieurs (marques, villes, associations…)?

La réaction a été immédiate et quelques gars ont commencé à utiliser le hashtag, mais ce n’est que lorsque nous avons publié la première vidéo sur Facebook que #plasticinthebasket a eu le vent en poupe. Après la vidéo, nous étions à la télévision danoise, dans des magazines et la communauté internationale des pêcheurs à la mouche commençait déjà à nous remarquer.

Comment peut-on aider (en plus de ramasser des déchets)?

Prenez exemple. Faites des photos, dites pourquoi vous pensez que c’est important et partagez vos pensées avec vos amis, sur les réseaux sociaux ou faites un petit événement. Un homme ou une femme ne suffit pas, nous devons être nombreux pour avoir un impact.

Quelle quantité de déchets tu as retiré depuis que tu as commencé ?

Pas beaucoup, je pense, seulement autour de 100kg peut-être, mais je compte combien de gens j’ai inspiré. Je sais que je n’aurai jamais d’impact par moi-même, mais partager des photos, des vidéos et inspirer des gens est mon objectif. Nous ne voulons pas pointer du doigt, mais faire partie de la solution. La lutte est politique, mais nous sommes l’inspiration des dirigeants. Maintenant, nous avons plus de 2000 personnes qui ont utilisé le hashtag. Si tout le monde a pris 3kg chacun, c’est 6 tonnes de plastique. Voyez l’intérêt de #plasticinthebasket – Inspirer les autres.

Quel est l’objet le plus insolite que tu as ramassé ?

Nous avons trouvé des pistolets pour gamins, des préservatifs, des réfrigérateurs, mais le plus inhabituel, c’est Allan Overgaard, un pêcheur à la mouches danois,qui a trouvé un obus d’artillerie d’entraînement.

Quels sont tes futurs projets ? Et pour #plasticinthebasket?

#plasticinthebasket a été financé cet été par l’Agence danoise de protection de l’environnement. Nous avons fait des autocollants pour que les gens puissent mettre sur leurs paniers de lancer, des drapeaux de plage et des vidéos pour inspirer les gens. Mais notre objectif le plus important est notre journée nationale #plasticinthebasket que nous lancerons au printemps. Nous organiserons une plateforme où les gens pourront organiser leur propre événement #plasticinthebasket. Nous espérons avoir des centaines d’événements à travers le Danemark et avoir un impact énorme – Espérons, la collecte d’environ 15 tonnes en une seule journée. C’est un gros chiffre, mais nous sommes des rêveurs.

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Où pouvons-nous acheter les autocollants?

Vous pourrez bientôt les acheter chez Nordic Anglers. Nous sommes des amis proches de Daniel D. Holm.

Au mouching, on aime bien la musique et les livres, qu’est-ce que tu écoutes et lis en ce moment ?

J’annonce à Stormzy et Lucas Graham en ce moment. Stormzy pour me faire sauter et Lucas Graham pour me calmer. Le livre que je lis est un livre que mon ami Gordon P. Henriksen a écrit. Il s’intitule « Et liv i fish », ce qui signifie « Une vie avec le poisson ». Ce n’est pas un livre de pêche ordinaire, mais plus sur la nourriture, l’amitié et puis il y a une section avec #plasticinthebasket.

Je te remercie pour le temps que tu m’as accordé, est-ce que tu veux ajouter quelque chose ?

Nous sommes trois personnes à travailler avec #plasticinthebasket en ce moment. Morten Haven Hansen, qui est un pêcheur très actif et qui fait partie de #plasticinthebasket depuis le début et maintenant Cathrine Ibsen également, qui vient de commencer la pêche, mais elle a déjà pris sa première truite de mer ! Elle peut rester debout dans ses waders toute la journée jusqu’à ce que la lumière soit partie.

Pour aller plus loin:

#plasticinthebasket Germany
instagram
facebook

Et pour le fun, voici Elmer Food Beat.