Du matos de pêche ras la gueule dans la malle* de notre pickup (* « le coffre » pour les non sudistes). Le 4×4 des potes , Zurdo et Bruno blindé avec la bouffe, le matos de pêche, la picole et le matos de camping. Tous prêts à en découdre avec les truites après des heures de pistes au cœur de la pré cordillère andine.

Quel spectacle putain ! Ça te file une espèce de sensation de liberté indescriptible. C’est comme dans les films, mais en mieux !

MALARGUE-133

On s’est posés dans un petit bois, histoire de se mettre à l’abri du soleil et surtout du vent. En Patagonie, c’est un truc de fou… Tu peux avoir des vents à décorner un cocu ! C’est vrai que quand tu débarques pour la première fois tu te dis :

« Qu’est-ce que c’est que ce bordel ?! »

Il est 17h, on s’est tapés 8h de route… enfin 2h de route et 6h de piste. On est bien crevé, mais quand on a vu la rivière on s’est sorti les doigts du cul comme jamais pour monter le campement, sauter dans nos waders et se foutre à la baille et lancer des mouches aussi grosse qu’une tong. Des eaux claires, un décor digne d’un film de cow-boys dans l’ouest américain avec à la différence, des saules qui bordent la rivière, la classe.

Le premier contact avec la rivière n’est pas folichon, des petites de maximum 25 cm. Pas de quoi faire rêver. Du coup avec la fatigue on a un peu le moral en berne. Pas grave, on se venge sur la bidoche au repas !

IMG_0588

Réveil un peu compliqué… entre le vent et une espèce de symphonie de ronflements d’une rare violence, la nuit a été courte. Remarque l’avantage, c’est qu’on ne risquait pas de se faire attaquer par un animal sauvage vue l’bordel !

Petit déj bien chargé, on va pas s’arrêter longtemps à midi histoire d’en profiter un max, charcute, fromton, du pain, bref le nécessaire de survie en milieu hostile ! Ah et un peu d’eau aussi…

DD4377E2-620B-419F-82BA-E0F1363D75DA

La pêche commence, on fait deux groupes. On a des radios histoire de réagir en cas de pépins, et surtout pour pouvoir se vanner à distance.

On pêche comme de bons petits élèves… Des dérives propres, des petites mouches sèches, des petites nymphes… Mais putain qu’on se fait chier ! Pas un poisson au rendez-vous !  Et puis là, le local, Bruno, commence à sortir les gros streamers… Le genre de truc pour s’attaquer au Dorado minimum. On le regarde pêcher et c’est pas banal… Rien dans la délicatesse ! C’est lourd, très lourd ! Ca tape bien dans l’fond… Puis la, BIM ! Il se fait secouer velue ! Il galope vers l’aval, se ramasse deux trois fois sur les galets glissants, mais sans jamais baisser le bras avec la canne… du grand art ! Heureusement que le gars connaît un peu la zone… il est en 25 centièmes… « Je vais pêcher un peu fin ce matin » histoire de nous brancher avec notre 15 centième maximum.

Premier beau poisson après 50 mètres de course vers l’aval… Une arc de 45/50 centimètre environ et le tout, attrapé par la queue m’sieurs dames ! On aura bien rigolé à le voir courir et se vautrer !

IMG_0350

On continue, et là la rivière commence à se réveiller… Mais toujours avec le streamer. Du coup, coup de radio ! Les gars, foutez ce que vous avez de plus gros, et vous grattez le fond !

Et puis y’en a toujours une belle qui traîne… Celle-là était pour Séb !

« Oh putain ! » C’est les 2 premiers mots sortis de nôtre bouche… Et puis pendant ce temps-là, Erik faisait la sienne aussi… double dose de rires ! C’était pas franchement le moment de pêches fines, mais on s’est bien marrer (et puis est-ce qu’on en a quelques choses à foutre ?!) !

IMG_0351

Sur une autre rivière, on m’avait parlé de belles pêches faisables en sèche. Exactement ce qu’on cherchait après nos pêches fines de la veille. On arrive après une demi-heure de piste sur les bords d’une rivière de 45 mètres de large, avec une eau super claire.

Pas de gobages à l’horizon… Mais après tout, on est en plein été, il fait plus de 30°C à l’ombre et les eaux sont basses. Je repense à une phrase que m’avait sorti un pot Argentin qui de sa vision sur les couples et de la fidélité en Argentine : « A Rome, fait comme les Romains » …

Du coup autant l’appliquer à la pêche. Je te colle une espèce de Sedge au moins aussi bien portant que moi sur une pointe en 20 centièmes et je pêche l’eau. Trois lancés plus tard, je me faisais secouer par une arc de plus de 35 cm qui sortait de « nulle part ». Sur la quasi totalité de la journée, nous avons enchainer les poissons, que ce soit en sèche, en nymphe ou en tandem.  On en aura fait quand même une belle quantité avec des spécimens de toutes les tailles.

Toutes les bonnes choses ont une fin… On est malheureusement rentré, la tête pleine de souvenirs heureusement. Mais une chose est sûre, on y retourne l’année prochaine et fuck cette putain de Covid !

IMG_0272

Si tu as envie d’aventure et que tu rêves de venir pêcher à la mouche dans une partie Patagonie Argentine où « presque » personne ne va dans une bonne ambiance à la sauce Mouching, ou tout simplement si tu veux des infos, c’est par là : Globe-Truiteur .

Crédits : Nicolas Latorre et Baptiste Conquet