La rivière de sang
Un roman de Jim Tenuto
Mon plaisir est de me promener sur le web dans les catalogues des maisons d’édition et de repérer des livres plus ou moins récents. Jim Tenuto a publié La rivière de sang en 2006, il a même fait partie des finalistes pour le Prix Elle l’année suivante. Il m’était difficile d’y résister : le Montana, un ranch de bisons, les Hutterites – bref, tout cela m’a ramené quelques années en arrière à l’époque où je foulais le sol de ce magnifique État.
Le héros de cette aventure ? Dahlgren Wallace, vétéran de la guerre du Golfe qui mène une vie paisible de guide de pêche dans le ranch du magnat Fred Lather, où celui-ci s’est lancé dans l’élevage de bisons.
Mais un jour, l’un des invités de Lather se fait assassiner. Les soupçons pèsent sur notre héros qui va bientôt se retrouver embarqué dans une drôle d’histoire.
« Le moment de perfection était proche. Ma définition de la perfection inclut une rivière, de la solitude, une mouche sèche et une truite. Fabrication de nouveaux souvenirs pour remplacer les vieux. L’eau lente du ruisseau était glacée, d’un vert tourbeux. Aucun autre pêcheur ne troublait le calme des lieux. »
Je ne peux que vous inciter à le lire – il reflète bien ce double visage de l’Amérique mais aussi cette période charnière où les stars hollywoodiennes et milliardaires sont venus jeter leur dévolu sur les terres du Montana et du Wyoming pour y réaliser leur rêves de cowboys. Ce mouvement était lié en partie à Robert Redford, lui-même longtemps propriétaire d’un immense ranch et réalisateur de L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux. Suivirent d’autres films phares de cette époque : Et au milieu coule une rivière, Légendes d’Automne... Et quelques années plus tard, The Brokeback Mountain.
J’ai d’ailleurs vu le film de Redford à Great Falls – et je me souviens de l’ambiance de la salle : les gens rigolaient et fustigeaient les clichés que Hollywood répandaient sur eux (ex : le cowboy ne mange que d’énormes steaks de bœuf) et les libertés prises par les scénaristes (les lieux ne coïncidaient pas avec la réalité, la tribu indienne n’était pas la bonne, etc.). Mais qu’importe, la machine était lancée.
Je ne le cache pas : j’ai toujours rêvé de posséder un ranch au Montana, c’est clairement le paradis sur terre. Et d’y élever des bisons. Oui, mon plus grand rêve. Mais quand on a eu la chance d’y vivre quelque temps, difficile d’en revenir.
En attendant, lancez-vous et lisez ce livre mais avant préparez-vous à essuyer les coups tout en profitant de la beauté du Montana et de l’humour présent tout au long de ce roman.