J’ai conduit le jour, la nuit, j’ai conduit sous les étoiles, j’ai conduit jusqu’à l’aube. J’ai aperçu les yeux brillants des animaux de la nuit, j’ai monté les montagnes, serpenté les vallées,  l’âme joyeuse, emballé par l’idée que j’allais enfin pêcher, étrenner mes nouvelles mouches, enfin froler l’eau des rivières, celle de l’Aubrac que j’aime tant. J’ai passé l’hiver à raconter des histoires de pêches, j’ai rêver de tropqiues de poissons exotiques, j’ai rêvé d’avril, des jours qui allongent des nuits encore fraiches et des premiers soleils. J’ai pensé où j’irai, j’ai pensé aux premières olives, qui à peine sur l’eau affoleraient les truites. J’ai rêvé de tout ça. Mais l’eau était trop froide, le printemps n’est pas là, et même si nous y avons cru, même si nous avons espéré. Aucune mouche n’est montée. Alors j’ai continuer de rêver, avec en plus cette tristesse, que les brésiliens appellent saudade, et qu’on nomme le blues.

The Rise, film by Joakim Andreassen – Music by Espen Mauno Johansen