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Mambo X Boogaloo party par Mono Loco Mixtapes

J’avais entendu à la radio un type qui vendait des galets écossais que l’on mettait au congélateur et qui faisaient office de glaçons. J’avais cherché sur internet et les avais commandé. ils étaient arrivé une dizaine de jours plus tard dans un petit carton sur lequel était posé une belle étiquette avec mon nom soigneusement écrit à la main, ça changeait de étiquettes automatiques, sans âme et dans le coin supérieur gauche  un auto-collant où était écrit: From Scotland with Love. Par la fenêtre je voyais les voitures à la queue leu leu, et le week-end semblait une fois de plus dans les choux. Etais-ce l’idée de passer des heures coincé dans la bagnole ? Etais-ce l’idée de me faire saucer jusqu’à l’os après avoir écouter les prévisions météo ? Je ne sais pas, mais je sais que je renonçais une fois de plus à prendre la route et alors que la fatigue de la semaine s’agrippait à moi, me tirant vers le canapé, mes rêves de poissons sauvages et joyeux, s’évaporaient, je sentais une sorte de tristesse m’envahir, je me sentais résigné. D’un coup d’œil je vis mon sac et mes cannes qui étaient prêtes sur la chaise de l’entrée.

Une demi heure plus tard, je sortais du bain, j’avais trouvé aux puces de Montreuil une magnifique robe de chambre en velours noir avec un revers et une ceinture rouge. Elle allait parfaitement avec mon pyjama, j’avais, au mois de Mai revêtu ma tenue de soirée d’hiver ! Je sortais du congélateur mes petits galets écossais, ils étaient tellement froids qu’ils me brûlaient les doigts. Ils firent un drôle de bruit en tombant au fond du verre en cristal, une sorte de « ploc ». Je versais le whisky et regardais les petits galets disparaitre dans l’ambre du liquide. C’était excitant, une nouvelle expérience, une nouveauté, je n’avais jamais songé à remplacer les glaçons par des galets congelés. Je portais le verre à mes lèvres, et là, non seulement je sentais l’âpreté délicieuse du whisky mais un gout supplémentaire, un gout qui me rappelait les petits cailloux de l’aubrac qu’il nous arrivait de suçoter pour faire les malins quand on étaient enfants. Emporté par mon élan, je mis la mixtape de Mono Loco sur la chaine et une fois l’intro passée, les premières notes de Malagueña me donnèrent envie de danser, le verre à la main, j’esquissais quelques pas chaloupés  dans le salon alors que les lumières des voitures en file indienne illuminait la nuit qui tardait à tomber. J’étais le roi de la nuit, les femmes rêvaient de danser dans mes bras, se pamaient.

Je me réveillais aux premières lueurs du jour, allongé sur le canapé, mon chat me léchait le visage, sur le tapis, la bouteille vide et le verre étaient renversés,  les petits galets étaient là, avaient ils un pouvoir caché ?

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