ROBERT REDFORD - Le Mouching

La première fois que je l’ai vu au cinéma, j’avais pas dix ans et c’était dans Butch Cassidy & le Kid. Et puis, ensuite, comme tous les minos de mon époque, il apparaissait dans les films qui ont jalonnés notre adolescence… Jusqu’au jour où, il a tourné Au milieu coule une rivière et là, ça a tout changé. Merci Robert Redford, sans vous, on ne lirait pas ces lignes.

J’avais à peine la trentaine et je dévorai la littérature américaine des grands espaces… Des nuits entières à lire Thomas Mc Guane, Jim Harrison, Henry Thoreau et LE livre de Norman Maclean : La Rivière du 6e Jour ! Bref, quand je fermais les yeux je rêvais des rocheuses, de rivières tumultueuses remplies de poissons et d’histoires d’amour éméchées et de pêche à la mouche ! La réalité était différente, j’habitais à Paris dans un studio où je commençais une nouvelle vie et je ne pêchais qu’à l’ultra-léger dans mon Aveyron natale.

A chaque fois que je lançais ma cuillère dans les rivières d’Aubrac, je me prenais pour Jim Harrison, ou pour les héros de toute cette littérature qui me rendait dingue ! Et puis en 1992, je suis allé au ciné et j’ai vu : Au Milieu Coule une Rivière !

Ce n’est pas tant que je me prenais pour Brad Pitt mais ce film m’a boulversé, il proposait une autre lecture du livre de Norman Maclean pour lequel je n’avais constaté que l’impuissance à aider quelqu’un qui se détruit dans l’alcool et le jeux, des conséquences sur les proches et les ravages de l’addiction (écrit à notre époque, le héros aurait tourné au crackà la coke et à Tinder… Mais cette lecture différente, axée sur la passion de la pêche à la mouche a été pour moi une révélation.

Quelques mois plus tard, je m’achetais une canne à mouche à San Francisco dans une boutique tenue par des Basques Français et 1 mois plus tard je me trouvais dans le Montana à prendre mes premières truites ! Le départ d’une nouvelle vie !

Ensuite, des années plus tard, le Mouching est né et sans ce putaingue de film, il n’aurait sans doute jamais existé. Merci Robert Redford, on vous doit tant. Merci pour votre engagement pour toujours essayer de préserver une nature sans cesse abimée par la cupidité de l’homme.

Oh, et à chaque fois que je dis que je pêche à la mouche on me répond: Ah oui, comme dans le film Au Milieu coule une Rivière ?

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Une bonne interview de 91 où Robert Redford raconte le tournage de son film : Au milieu coule une rivière.