Nous venons de recevoir cette lettre que nous nous faisons un plaisir de reproduire grâce aux progrès de la technologie moderne.

Cher Mouching.

Fier d’être un de vos lecteurs les plus fidèles et ce, depuis des lustres, permettez-moi d’ajouter mon grain de sel au flot d’informations qui inondent quotidiennement votre merveilleux blog.

Habitant depuis maintenant plus de 60 longues années la périphérie de Montélimar (26) j’entretiens un parfait équilibre avec mes voisins, tous de bons Français de souche.

Malheureusement pour moi, au printemps dernier est venu s’installer à deux pas de mon pavillon, une famille d’Italiens des plus bruyants. Je ne vous dis pas le raffut qu’ils font avec leur musique de sauvages ! Et que je te joue de la mandoline et que je te tape sur des tambourins en chantant des saloperies napolitaines jusqu’à des heures indues.

(Une honte pour notre beau pays soit dit en passant ! )

Et pour couronner le tout, ils ont un chat, un persan, à moins que ce ne soit un birman ou un norvégien des bois ou bien un chartreux… ou un scottish fold ? difficile à dire. En tous les cas, cette saloperie vocalise elle aussi toutes les nuits, troublant régulièrement mon sommeil. (À nos âges, un bon sommeil est essentiel ! )

Aussi, imaginais-je un stratagème qui devrait vous enchanter, vous, toujours prêt à défendre la pêche à la mouche.

À l’abri des regards, dans mon garage, je confectionnai une sorte de mouche à chat dont j’aimerais vous entretenir . (peut-être ne suis-je pas le seul à être importuné par des chats étrangers.)

Il me suffit de réfléchir quelques heures à la question essentielle : de quoi se nourrissent ces sales bêtes ? La réponse est relativement simple : de boîtes de ronron, d’oiseaux de toutes sortes et de souris. D’où la mouche que je confectionnais et dont je vous livre ici la méthode de montage.

Il va sans dire que pour propulser une telle mouche, il me fallu une canne de 12 et une soie appropriée !

En tout cas, à mon second lancer dans le jardin de ces voisins importuns, je sentis une violente tirée sur ma canne. La sale bête avait mordu à l’hameçon. Le combat fut violent mais à la fin, j’amenais le félin à mon épuisette. La suite, vous allez le voir est d’un plus haut comique.

J’invitais le soir même le voisin pour dîner et lui offrais comme met de résistance son chat bouillis dressé comme un faisan sur un plat, accompagné de patates crues .

Le pauvre homme eut , à cette infernale vision, une attaque cardiaque, ce qui me mit dans une joie non dissimulée, vous pensez bien !

Chers amis. Ma question, la voici. Que faire de la dépouille de ce voisin ? La benne à ordures ? De la viande pour chats ?

J’attends votre réponse avec impatience.

Signature: illisible.

Cher lecteur.

Notre collaborateur Vilmo qui comme son nom l’indique se trouve être italien (vieille famille de fossoyeurs patentés de la Cosa Nostra Sicilienne.) vient tout juste de sortir de nos bureaux en courant avec son Beretta chargé dans sa poche revolver et un billet de train Paris Montélimar.

La réponse à votre question ne devrait pas tarder. Patienza.