Le mouching, fly fishing, gang chinatownQuand j’ai débarqué pour la première fois à New York, c’est Hélène Valentin, une artiste française émigrée dans la grosse pomme des années avant moi, qui m’avait mise au parfum.
« Si tu veux béqueter du bon poisson c’est facile. Tu vas à Chinatown. C’est plein de poissonneries fabuleuses. Les Chinois adorent le poisson et, crois-moi, le poisson frais ils en raffolent. »Le Mouching, fly fishing, fish market
C’était il y a environ 30 ans et, je dois préciser qu’il y a 30 ans, c’était probablement vrai.
Aujourd’hui, les choses ont changées dans la ville chinoise. j’ai beau arpenter de long et en large toutes les rues de ce quartier, flairer les devantures de toutes les poissonneries..la puanteur est si forte que sans une bonne dose d’opium, je n’aurais jamais eu la faiblesse de pénétrer dans ces enfers.
Adieu morues, adieu maquereaux… bye-bye encornets et crevettes.
Putain de saloperie de cochons de marchands de poissons de merde (j’étais très en colère, comme on pouvez le constater…)
Ah, c’est pas comme cet été au marché de Barjac ( Gard ). Là, en plus du charmant garçon qui vous vend les meilleurs fromages du monde, trône derrière son étalage de poissons, la belle Carole.
Faut le voir pour le croire, la Carole. D’abord, elle sourit tout le temps et c’est du soleil provençal dans les yeux qu’elle vous offre gratos, la Carole.
Mais le plus beau, c’est devant elle. Des huîtres sorties le matin même de leur parc et des moules, mais des moules… Que vous pouvez en manger comme ça, toutes crues, et que c’est le Jésus en personne qui vous dégouline dans la glotte !
Le mouching, fly fishing, caroleMais c’est pas tout. Tenez-vous bien, la Carole, elle est mariée avec un pêcheur, vers l’étang de Thau tout en bas de la carte, vers Bouzigues et ce grand Monsieur, les poissons que sa belle vend au marché, il les prend au PALANGRE ! Pas à la dynamite, pas à l’eau de Javel, et pas au filet. Non ! au PALANGRE ! A la ligne, quoi ! Parce que, me souffle Carole, « ils sont tellement meilleurs ! ». Et, ajoute-t-elle, « souvent, j’accompagne mon époux sur sa barque et qu’est ce que c’est bon ! »
Quoi ? Moi, jaloux de son époux de pêcheur ? Pas qu’un peu, mon neveu !
Tiens, regardez un peu la gueule de ce magnifique loup qu’elle arbore fièrement, la Carole. Il n’est pas magnifique ce poisson ? Et Carole… Elle n’est pas magnifique, ma marchande de poisson ?
Allez, Messieurs les Chinois de Chinatown, vous pouvez aller vous  rhabiller en vitesse, Messieurs les Chinois ! Vous n’existez même pas à côté de Carole… Messieurs les Chinois. JE NE VOUS PARLE NI NE VOUS REGARDE PLUS : JE VOUS CONCHIE !
PS. Recette des moules de Carole ( à l’Algérienne ), recette qui m’a été donnée par un ange du cru.
– Faites ouvrir vos moules à feu vif.
– ôtez les des coquilles sans vous brûler les doigts.
– réserver les (par les doigts, les moules),et placez les, avec amour dans une demie coquille vide.
– Préparer la « sauce » : Huile d’olive, ail (beaucoup) persil, cumin en poudre ET en graines, sel, poivre.Bien mixer.
– Avec une petite cuillère, remplir les demies coquilles et les moules, par la même occasion, de ce mélange parfumé.
– Saupoudrez de chapelure
– Enfournez sous le gril le temps que l’huile se mette à bouillir et que la chapelure prennent une belle couleur bronzée.
– Ouvrir une ( ou plusieurs ) bouteilles de rosé bien frais et appelez la famille et les voisins pour le festin.
–LE PARADIS, croyez-moi !

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