Dans bien des coins, la saison de la truite s’achève. L’été donne ses derniers jours vraiment magnifiques, et avec l’automne qui arrive, ce sont les carnassiers qui vont occuper le devant de la scène. Septembre est souvent donné comme le meilleur mois pour le bar sur les parcs à huitres, et du bord en général. Et puis derrière, les frimas, la saison du le brochet. C’est le moment de l’année où la 8’6 #4 est plus souvent rangée, et les gros calibres sont de sortie.

Working Title/Artist: George Inness: Autumn MeadowsDepartment: Am. Paintings / SculptureCulture/Period/Location: HB/TOA Date Code: Working Date: photography by mma, Digital File DT10714.tif retouched by film and media (jnc) 8_30_12

Et justement, Stickman Rods nous sort une nouvelle mouture de sa T8, dans des couleurs de saison. La T8, c’est une 9′ soie de 8, avec laquelle je vis depuis plus d’un an maintenant (la version Stealth). MA canne parfaite pour le bar ou le brochet sur montage léger. LA 908 ultime pour moi, celle qui m’a fait oublier la One, la Radian, et surtout la NRX de Greg.

Allez, je vous la raconte, cette canne. Ça va être long, je suis intarissable. Pour commencer, je vous présente la marque.


STICKMAN RODS
t8-stealthStickman, c’est d’abord un duo : Ákos Szmutni et Alejandro Viñuales. Le hongrois et l’espagnol. Tous les deux pêcheurs passionnés, tous les deux lançeurs de haut niveau, masters et instructeurs. Ákos est le patron, c’est lui qui a la vision. Alejandro est un magicien du carbone, il a appris le métier chez Modern Flies et CDL, et c’est lui qui conçoit les blanks chez Maxia, la marque bien connue de nos nympheurs. Du lourd, en somme. En 2013, ils fondent la compagnie sur un concept 100% européen. Les blanks Stickman sont fabriqués en Espagne chez Maxia, puis envoyés en Hongrie où sont montées les cannes.

J’ai passé des heures délicieuses à causer avec Ákos. En plus d’être un mec parfaitement sympa, c’est un affranchi en matière de construction de canne. Il n’y a qu’à voir la manière dont les cannes sont présentées sur le site. Tout est juste. D’un côté la cosmétique, de l’autre le blank, on ne mélange pas le style et la substance. Et pour ce qui est de la substance, quel bonheur de couper aux salades habituelles. Pas de « technologie », de « modules », de notions mal digérées et d’appellations trademarkées. Rien n’est « Advanced », « Ultra » ou « Profesional ». J’ai passé vingt ans à me passionner pour la question des cannes, à les comprendre, à les monter. A passer des heures à me taper les discussions ésotériques et les bouquins techniques. J’adore ça. Je le dis en toute humilité : j’ai entendu un bon paquet d’âneries. Mais ce que dit Ákos de ses cannes, les choix de montage, tout cela fait sens à 100%, c’est juste du miel pour mes oreilles. Et à son contact, j’ai eu l’occasion d’apprendre. Un bonheur.

Cette éthique no-bullshit dans la communication, tu la retrouves aussi dans la manière de gérer la ligne de produits. Imagine la sensation, tu ouvres la carte d’un restaurant et tu trouves, sur les cinq pages de propositions, du tripou, de la fondue savoyarde et des sushis. Tu te méfierais pas un peu ? Pour les cannes c’est pareil. Une marque qui te sort deux lignes complètes, de la brindille de ruisseau au canon exotique, en tout une vingtaine de cannes différentes à la rentrée, moi ça me laisse perplexe.

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Chez Stickman, c’est plutôt l’humeur artisanale. Ses cannes ont été conçues et peaufinées une après l’autre. Elle sortent lentement. Et personnellement j’y vois un gage de qualité particulière, même si je n’en connais qu’une de première main. En trois ans d’existence, la marque a sorti six modèles : une 10’2 #0 pour la nymphe, une 8′ #4, et quatre 9′, soies de 5, 6, 7 et 8. Chacune sur un cahier des charges spécifique, et un programme de R&D particulier.

Dans la page de présentation de leur site, les gars de Stickman s’exposent un peu quand même, en affirmant « Research and development gave birth to prototypes that we thought were better than any other rods out there. » (Le R&D a donné naissance à des prototypes dont nous pensions qu’ils étaient meilleurs que n’importe quelle autre canne du marché). C’est quand même gros, dans un paragraphe où l’on vient de mentionner quelques unes des marques les plus réputées du monde…

En bien figurez vous que je les crois. Au moins dans le cas de la T8. Et la suite de ce test n’a d’autre ambition que de vous expliquer pourquoi.

Stay tuned…

happyfacestraight

Top photo credit : Julien Pouille, dernière : Flavien Malemprée. Deux sessions bar.