Il existe (  c’est malheureusement la triste vérité ) des passionnés de pêche aux gros poissons, qui n’hésitent pas une seconde à mettre leur famille sur la paille pour assouvir leurs vices (comme si la taille avait une importance…). Nous en connaissons qui se payent des voyages prohibitifs afin d’entrapercevoir l’ombre d’un tarpon, et qui ont mis leur épouse sur le trottoir.

Nous en avons recueilli déjà douze de ces malheureuses, dont la belle et lascive Viviane… (mais c’est une autre histoire.)

Le nombre grandissant d’enfants squelettiques, quémandant une petite pièce de monnaie dans les rues sombres et pluvieuses, pour que leur papa drogué à la pêche puisse se payer un voyage hors de prix en Mongolie, est grandissant.

Les pauvres bougres ont perdu toute trace d’humanité et ne s’expriment plus que par des tristes mots en levant vers vous leurs yeux emplis de larmes : «Taïmen..taïmen… » , « saumon… Saumon » ou  » bonefish, bonefish… », c’est tout ce qu’ils arrivent à articuler.

Quelle tristesse, quelle honte !. Malheureusement, à l’heure actuelle, la science ne peut rien : la souffrance est vite atroce, la fin irrémédiable, les cérémonies d’inhumation, pathétiques.

S’ils savaient, ces pauvres loques humaines que nous autres, en Ardèche, possédons un nombre important de poissons pouvant rivaliser facilement avec tous ces  trophées venus d’endroits exotiques hors de prix.

J’ai nommé, nos extraordinaires barbeaux, que certains n’hésitent pas déjà à appeler : « les Tarpons ardéchois. » tellement leur taille est gigantesque et leur lutte farouche.

Ci-joint une photo de notre héros quasi-officiel ardéchois, j’ai nommé le déjà célèbre Pascal Toral, relâchant avec délicatesse   un de ces monstres légendaires.

Si je vous disais que la lutte de l’homme contre cette bête monstrueuse dura plusieurs heures, vous me prendriez pour un ivrogne marseillais. Avec raison. Mais, comme le disait la regrettée Brigitte Bardot, : « Quand on aime, on ne compte pas ».

La lutte fut homérique. les canoë-kayak, qui d’habitude, sans vergogne, nous rentrent dans le cul sans même un mot d’excuse, cette fois-ci, stoppèrent net. Les flashes crépitèrent (en plein jour, ce qui est extrêmement rare il faut le noter !)

La légende était née. Il va sans dire que les modèles exclusifs des nymphes miraculeuses dessinées par les techniciens de nos laboratoires, sont bien à l’abri dans nos coffres-forts et, qu’au printemps prochain, nous les vendrons à prix d’or.

Malgré la crise, qui c’est qui se fera des couilles en or ? Nous !