Ce matin de bonne heure, après avoir honoré nos femmes engourdies, nous rangeons notre matériel de pêche, notre sandwich au saucisson à l’ail, notre quart de rosée d’Anjou dans le coffre de notre automobile et, tels des héros des temps modernes nous caracolons sur l’asphalte de nos magnifiques départementales. Les poissons tremblent dans leur HLM à poissons et tentent sans succès de se rendre invisibles.

Ce soir, magnanimes, nous inviterons les voisins ( que nous détestons copieusement) et, avec un sourire fourbe leur ferons comprendre que nous sommes braves , habiles et généreux. La femme du voisin fera à son époux honteux des remarques désobligeantes sitôt de retour dans leur misérable pavillon : « Espèce d’empoté. Au moins,Flèche, lui, il ramène du poisson frais. Ah ! J’aurais eu mieux fait de le marier au lieu de toi crétin des Alpes ! »

Malheureusement, ce brillant scénario ressemble , en réalité plus souvent à un cauchemar, la rivière au désert de Gobi. Pas une seule truite en vue. Et pour enfoncer le couteau dans la plaie, une famille de sangliers dodus ou de biches tendres vient vous regarder en rigolant. Hélas, vous regrettez amèrement ne pas avoir pris votre carabine de chez ManuFrance au lieu de cette foutue canne à mouche.

Ou alors, c’est le scénario inverse. Vous allez à la chasse au faisan et sur la rivière avoisinante se déroule l’éclosion du siècle , des truites poussent des cris de joie et se bousculent pour bouffer ces saletés de tricoptères. Et soudain vous avez l’air d’un con avec votre fusil de chasse.

Ce genre de funeste histoire nous est arrivée tellement souvent (et à vous aussi, c’est l’évidence même !) qu’aujourd’hui, après des années de recherches nous avons l’honneur de vous dévoiler cette merveille : la 2 EN 1.

Tout comme la découverte de la pénicilline, c’est tout simple, encore fallait-il y penser.

Déjà dans les chaumières retentissent les cris qui nous font tellement chaud au coeur : « Merci et encore bravo le Mouching ! »