Combien de fois ai-je entendu au bord de la rivière des spectateurs me dire avec une pointe de respect : «Ah ! La pêche à la mouche, c’est un Art ! « . Et ça, malgré ma maladresse congénitale. Même quand j’attrape une branche derrière moi ou là queue d’un chien innocent, c’est toujours la même affaire : « j’ai vu  » Au milieu coule une rivière »… C’est un Art ! « .

C’est certainement la raison pour laquelle, chaque fois que je vois une belle mouche dans un catalogue, sur mon ordinateur ou dans les belles boites de mes complices, je fais immédiatement le rapprochement avec un mouvement artistique. C’est devenu une habitude, presque un vice

Lorsque je découvre par exemple une «French tricolore » chère à M. Bresson, me vient immédiatement à l’esprit « abstraction ». Un steamer très coloré devient « fauviste » une nymphe de chiro, c’est évidemment du « minimalisme ». Une imitation parfaite de sauterelles avec les yeux qui vous regardent, les pattes qu’on dirait qu’elles vont bouger, je pense tout de suite à l’hyperréalisme etc…

Et aujourd’hui, je reçois de mon copain Ollie OWENS, fameux guide de pêche à Hawaï, une de ces étranges créations qui ne ressemblent à rien de commun et qui pourtant prennent du poisson en pagaille (voir l’ancien post).

Il faut dire que la production de cet ami du bout du monde sont tellement singulières, presque moches et en même temps, extrêmement savante et…MORTELLES !». Et là, j’hésite entre « l’art brut » ou une chose étrange venue de la planète Mars qui ne l’oublions pas possède des canaux, donc des poissons.

Demandez donc aux bonefish hawaïens qui font la queue chez le dentiste…

Ollie, mon ami tu n’es pas seulement grand de taille mais grand d’imagination hors les normes.