[READ in ENGLISH]Ça faisait une  bonne heure que je remontais “ma” rivière. Il faisait chaud. Les première vraies chaleurs annonciatrices de l’été et pour rien au monde je ne serais resté dans mon atelier cette après midi. Cyril n’avait de cesse de me rabâcher avec raison :“Si tu veux attraper du poisson, c’est pas avant 19h !”. Aujourd’hui, j’en avais rien à branler et plus je m’éloignais des plages à touristes, plus le décor m’apparaissait somptueux et plus ma ligne glissait merveilleusement bien dans les anneaux de ma canne et le bonheur commençait là. Des poissons, j’en voyais pas la queue d’un et naturellement, ça m’était égal. Le soleil me picotait délicieusement le cou et mes pastilles Lajaunie avaient un goût de Paradis. C’est derrière une grande boucle de la rivière que je les découvris. Quatre vieille femmes entièrement nues jouant sur une petite plage. On aurait pu jurer qu’aucune d’entre elles avait moins de 80 ans. Leur corps était très marqué par le temps et me faisait penser à des sculptures de Germaine Richier. Toutes déformées et rafistolées. Mais ces grands-mères n’en avait visiblement rien à foutre de leur apparence et s’amusaient comme des gamines. Il me fallait traverser la rivière à cet endroit afin de continuer ma promenade et plus je m’approchais d’elles plus il devenait évident que ces naturistes étaient des touristes allemandes mais que leur langue n’ avait rien à voir avec la langue rêche des films de guerre. Non, c’était plutôt charmant, feutré et ce délicieux gazouillis ne cessa pas lorsqu’elle me virent prendre pied sur leur territoire. A peine 2 d’entre elles firent mine de se couvrir hâtivement avec leur serviettes de bain. Nous fîmes les présentations d’usage et échangeâmes les phrases stupides et conventionnelles sur le temps sublime et les joies de la baignade. Les 4 Gretchen, puisqu’il faut bien leur donner un nom étaient des vieilles bonnes femmes merveilleuses qui n’arrêtaient  pas  de glousser pendant tout ce temps. Lorsque je les quittais pour poursuivre mon chemin, je me mis à penser qu’en 1940, si Monsieur Adolf Hitler, au lieu de nous envoyer ses Panzer Divisions, les avait remplacé par des régiments de Gretchen nues, nous aurions été plus que ravis d’être occupés et serions, sans aucun remords,  devenus tous des collaborateurs ravis de l’être, plein de sollicitude et de prévoyance pour nos charmants envahisseurs.

I went upstream for a good hour. It was hot. The first real heat that announces summer and you wouldn’t catch me in my studio for anything in the world. Cyril wouldn’t stop pounding me over the head and with reason, that : ” If you want to catch fish it won’t happen before 7 p.m”. Today, i didn’t give a shit ; the further i got from the tourist filled beaches, the more sumptuous grew the scenery, the smoother my line glided through the guides of my rod and then…pure bliss.. As for fish, there wasn’t even a shadow of a scale and i couldn’t care less. The sun stroked my neck and the ” Lajaunie” ( sen-sen ) had the taste of Paradise.

It was beyond a great bend in the river that i discovered them. Four old women entirely naked playing around in a small beach. I would have sworn that not one was less than 80 years old. Their bodies were quite marked by time which made me think of the sculptures of Germaine Richier. All distorted and warped. But visibly, these grand mothers didn’t give a fuck about their appearance and were amusing like little girls.. Now, to continue my path, i was obliged to cross the river at this particular spot. As i got closer it become apparent that the tourists were German but their language had nothing to do with the coarse german of the war films; noit was rather charming, velvety and this delicious babbling didn’t let up when they saw me invading their territory. Two of them barely took the trouble to raise their towels to cover up. We made the usual gestures of acknowledgment, exchanged the conventional stupid remarks about the sublime weather and the joy of swimming in rivers.

The 4 Gretchens, for i must give them a name, were marvelous old women who didn’t stop chuckling the whole time. When i left them to continue my route, i started to think that in 1940, if Mr Adolf Hitler, instead of sending us his Panzer Divisions, sent instead regiments of naked Gretchens, we would have been delighted to have been occupied and would have become collaboraters without any regret, and happy to do so with great concern and solicitude for our invaders.