« Quelques ligne que m’a envoyé mon ami Alexandre il y a quelques jours. »

L’hiver a été aussi doux que long. De mon bureau, j’ai guetté le ciel toute la journée en fantasmant sur cette première sortie mouche en eau salée. Dans la soirée, je suis allé dans un estuaire que j’avais prospecté l’année dernière. J’y avais vue quelques bars.

La prise de ce poisson d’estuaire à vue reste encore pour moi un mystère. Je soupçonne même certains bars d’être la réincarnation d’un pêcheur à la mouche, tellement ils sont malins et vicieux.

Vicieux parce qu’il vous voit, vous regarde, parfois vous suit dans vos déplacements en vous lorgnant du coin de l’œil. Malin car il observe votre mouche, analyse les matériaux avant de poursuivre son chemin d’un air blasé. Mais considérez l’arrêt sur votre imitation comme une victoire, la plupart du temps vous avez à peine commencé votre faux lancé…qu’il s’éclipse. Ce doit être le quotidien de tous les pêcheurs de bar à vue, en tout cas, le penser me réconforte.

Depuis l’année dernière le sens du mot bredouille a changé, par la force des choses la prise n’est pas (encore) devenue la chose essentielle : l’approche, la discrétion, la qualité du posé, trouver la mouche l’est. Dorénavant la bredouille apparait uniquement lors de sorties sans voir de poissons.

Cette saison, je compte bien faire en sorte que ce mystère s’éclaircisse légèrement. Commencer le cercle vertueux en passant le cap de la première prise, afin de prendre confiance dans la technique et en ma mouche.

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Au faite, ce soir là j’ai été bredouille…